15 juillet 2023

Michel Ducas - mducas@medialo.ca

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©Michel Ducas - Le Citoyen Val d'Or - Amos

L’Américain Alejandro Che a profité de l’erreur tactique de William Ney pour remporter la 6e étape du Tour de l’Abitibi.

L’explication finale s’est faite avec une quinzaine de kilomètres à faire, alors qu’une échappée de sept coureurs a pris un écart de 35 secondes sur le peloton, qui dès lors s’est résigné.  Au cœur de l’échappée, on trouvait plusieurs aspirants à la victoire finale, dont le leader et détenteur du maillot brun, le Canadien Matthew Ney, et son coéquipier Ethan Powell.  Le Français Paul Picard, Che, son coéquipier américain Nathan Cusack, le Japonais Ren Mochizuki et Adam Smith, du Manitoba complétaient l’échappée. 

Erreurs de stratégie 

Dominante jusqu’ici, l’équipe canadienne a commis plusieurs erreurs stratégiques lors de cette étape, qui incidemment était la même que vendredi, mais courue dans l’autre sens, dans le sens des aiguilles d’une montre.  Pour commencer, le détenteur du maillot orange de meilleur sprinter, Jonathan Hinse, a complètement raté le coche sur l’échappée finale.  En terminant troisième de l’étape, Ney a donc ravi le maillot orange à son coéquipier, visiblement contrarié après l’étape.  Il a donc fallu une courte explication entre Hinse et Ney, qui n’a pas semblé satisfaire Hinse.  Ce dernier pourra cependant se consoler, puisqu’il continuera d’arborer le maillot orange.  Ney continuera, lui, en brun.   

L’autre erreur a été commise par Ney, justement.  Le maillot brun a mal mesuré la distance à faire au sprint, et il a été surpris dans les derniers mètres par Che et le Japonais Mochizuki.  « Je suis sorti trop tôt, a avoué Ney après l’épreuve.  j‘ai travaillé fort pour permettre à Jonathan de conserver son maillot orange, mais à la fin, je n’avais plus le choix d’y aller au sprint. »  Malgré tout, Ney vise avant tout le maillot brun en vue de l’étape finale.  « Nous détenons presque tous les maillots, a indiqué le coéquipier de Ney, Ethan Powell.  Nous devons donc jongler avec plusieurs maillots, mais nous avons tous nos propres ambitions.» 

La situation n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé en 2015, alors que l’Américain Adrien Costa avait ravi la victoire à son coéquipier Brandon McNulty lors de la dernière étape.  Cette fois-ci, les choses sont claires.  « On s’en est parlé, a confié Ethan Powell au Citoyen.  Et on est tous d’accord, que le meilleur gagne, pourvu que ce soit un membre de l’équipe.»     

Le roi de la montagne 

En plus des maillots brun et orange, l’équipe canadienne détient aussi le maillot à pois de meilleur grimpeur.  Alexis Bouchard a accru son avance lors de l’étape d’aujourd’hui.  Il possède maintenant 14 points, deux de mieux que le Français Kayet Iribarne et trois de mieux que l’Américain Nathan Cusack.  « Le premier sprint de montagne sera décisif demain (dimanche), a indiqué Bouchard après l’étape.  Refaire la boucle d’hier (vendredi) à l’envers était plus difficile.  Au lieu d’avoir des montées raides et des faux plats descendants, nous avions des descentes raides et des faux plats en montant.» 

Che, l’homme en bleu 

Le vainqueur de l’étape, Alejandro Che, était tout sourire après sa victoire au sprint.  «Les deux Canadiens (Ney et Powell) sont partis en flèche, et Nathan (Cusack) et moi avons du réagir, a-t-il déclaré.  L’étape, en plus, n’était pas facile à cause des forts vents.  On nous avait prévenus, mais c’était tout de même difficile. » 

Nathan Cusack a été celui qiu a fait le spectacle tout au long de l’étape.  Il a notamment réussi à partir en échappée entre Rivière-Héva et Preissac, en compagnie de William Bourbonnais (ZVP Opto-réseau).  Rattrapé par le peloton quelques kilomètres plus loin, Cusack est reparti en trombe lors de l’échappée finale.  Le journaliste du Citoyen lui décerne le prix de la combativité pour cette étape. 

Pour revenir à Che, Il est très heureux, voire un peu surpris, de se retrouver avec le maillot bleu du meilleur jeune.  « Je suis très content, a-t-il dit candidement.  Cette deuxième victoire d’affilée de notre équipe est venue sauver notre Tour.»  Habituellement dominante en Abitibi, l’équipe américaine a semblé manquer de jambes en début de compétition, mais le tout semble s’être replacé depuis deux ou trois étapes. 

Notes du calepin 

Du côté de l’équipe régionale Subway, Solstice Lanoix n’est pas une menace au classement général, mais il repartira plus riche du Tour de l’Abitibi.  Il a remporté le second sprint de la mairesse de Senneterre, ce qui lui a valu 250$.  Il a amassé 750$ jusqu’ici avec les sprints…Les organisateurs du Tour ont du « se revirer sur un 10 cents » à cause des feux de forêt.  L’étape d’aujourd’hui devait se tenir entre Senneterre et Amos, mais on a plutôt disputé la même étape que la veille, mais à l’envers…Croisé à la ligne de départ/arrivée : Éric Van den Eynde, toujours consultant pour Équipe Québec.  Véritable légende du cyclisme au Québec, l’homme qui fêtera ses 68 ans le 20 décembre prochain a toujours de bons conseils à prodiguer aux jeunes cyclistes...Plus tôt en journée a eu lieu dans les rues d’Amos le Tour de la relève.  On y retrouve plusieurs jeunes coureurs de 17 ans et moins, dont certains se retrouveront éventuellement au départ du Tour dans les prochaines années.